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[Interviews] Dall’Oglio : Brestois et Dijonnais, avis partagés !

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Nouvel entraîneur de Montpellier pour les 4 saisons à venir, Olivier Dall’Oglio a connu des hauts et des bas lors de ses expériences à Dijon et Brest. Un passage plutôt réussi du côté de la Côte d’Or avec une montée dans l’élite acquise, plus mitigé du côté de la Bretagne, critiqué par une partie des suiveurs du Stade Brestois. 

Et justement, Le Dijon Show et Brest On Air, deux médias de supporters de ces deux clubs ont accepté de répondre à quelques questions à propos de leur ancien coach.

En tant que Dijonnais, d’un point de vue extérieur, comment voyez-vous la signature d’ODO au MHSC ?

Le Dijon Show : Avec Mollet, Rémy, Mavididi, Souquet, Lecomte, on a appris à apprécier Montpellier. Avec Dall’Oglio et son staff, on va suivre le club d’encore plus près ! À Brest il est sorti de sa zone de confort après avoir tout reconstruit à Dijon. Sa réussite en Bretagne est mitigée. J’ai tendance à croire qu’il n’a pas eu le soutien nécessaire pour réussir là-bas. À Montpellier il faudra lui laisser le temps, les dirigeants devront l’écouter pour rendre son contexte de travail favorable. L’effectif Brestois n’était pas non plus le meilleur, à mon sens leur place au classement est méritée au vu des qualités individuelles. À Montpellier c’est un autre niveau, des autres moyens.

ODO vient de signer à Montpellier après 2 saisons à Brest : quel est votre ressenti ?

Brest On Air : A chaud, c’est un sentiment de soulagement. La situation était devenue intenable et il était impensable de poursuivre une saison supplémentaire avec lui. C’est globalement une bonne chose, pour les deux parties.  Avec un peu plus de recul, c’est évidemment une sensation de gâchis qui se développe : il y avait eu beaucoup de très bonnes choses, on a vu du football comme on en a rarement vu à Brest (alors qu’on sortait de 3 ans de Jean-Marc Furlan, quand même !). Mais l’homme n’est assurément pas à la hauteur des idées prônées par le coach, et ça explique la dégringolade.

Il a été votre entraîneur de 2012 à 2018, faisant monter votre club dans l’élite : quels souvenirs a-t-il laissés aux supporters dijonais ?

Le Dijon Show : La majorité des supporters en garde un très bon souvenir. C’est un entraîneur humain, très accessible. Que ce soit lors de la journée des supporters, après les matchs ou aux entraînements, il prenait le temps de discuter. Sur le plan sportif, les avis sont davantage mitigés. Une partie louera son jeu offensif déployé, une autre regrettera l’éternel manque de rigueur défensive affichée.

Une fin de saison compliquée où ODO a été vivement critiqué : quels ont été les problèmes ?

Brest On AirSur cette fin de saison, ODO a été critiqué sur globalement deux dimensions bien distinctes. La première est humaine : il s’est mis son groupe publiquement à dos, a enfoncé sans vergogne – et plutôt gratuitement – des joueurs dans les médias. Surtout, c’est son peu d’implication dans le projet brestois qui pêche : il a décidé depuis longtemps de partir cet été (ses propos sur l’intérêt de l’OL par exemple) et n’a pas joué le jeu jusqu’au bout. La gestion de ses changements en est devenue caricaturale, avec en point d’orgue le déplacement chez vous : pas de changement alors qu’une victoire assurait le maintien, face à un équipe qui était à 10.

La seconde est dans le reniement des idées. Face à la pression, il a abandonné ses idées de maintien par le jeu et a voulu jouer au pragmatique. Le souci, déplacement à Lorient et réception de Nantes à l’appui, c’est qu’il ne sait pas le faire. C’est dommage, parce qu’en gardant sa ligne il aurait probablement obtenu de meilleurs résultats.

Comment pourriez-vous décrire la philosophie de jeu de cet entraîneur ?

Le Dijon Show : Quand on partait au stade, on ne savait pas si on allait repartir triste ou heureux mais on savait qu’on n’allait pas s’ennuyer. Dans ses interviews il déclare souvent que pour lui le football est avant tout un spectacle, qu’on vient pour vibrer et prendre du plaisir. Il dit préférer gagner 4-3 que 1-0, une prise de position assez clivante. Ses équipes jouent vers l’avant, ses joueurs prennent du plaisir, c’est ce qu’il prône dans ses discours d’avant-match.

Il a su maintenir votre équipe durant ses 2 saisons : que retenez-vous de lui sur le plan sportif et le jeu proposé ?

Brest On Air : Il faut quand même nuancer ce bilan, en rappelant que le Stade Brestois 29 était en mauvaise posture lorsque le championnat s’est arrêté l’an passé. Le maintien était loin d’être acquis, et la dynamique était (déjà) désastreuse. Finalement, ce sont deux saisons assez similaires : une première partie de saison excellente, très plaisante et une seconde partie de saison en décomposition. Notons tout de même que le « beau jeu » brestois, tant vanté cette saison, n’a presque jamais existé : on a eu un football offensif, mais très mécanique et pas spécialement beau cette saison. Une mécanique qui s’est grippée en deuxième partie de saison, et qui n’a pu être compensée par une amélioration défensive. Difficile de définir l’animation défensive d’ODO par un autre mot que catastrophique, même s’il est vrai qu’il n’a pas forcément eu les joueurs pour. Enfin, un dernier point qui nous semble important : son incapacité à performer à l’extérieur. Brest n’a gagné que 3 matchs à l’extérieur sur ces 2 saisons, il n’y a pas grand chose à ajouter.

Pour finir, voyez-vous Montpellier passer un cap avec cet entraîneur ?

Le Dijon ShowDifficile à dire. Dall’Oglio sort de deux expériences dans des équipes de bas de tableau. A Montpellier chaque année l’objectif c’est de se qualifier pour la coupe d’Europe. Ce sera une première pour lui alors va-t-il s’adapter à ces nouvelles attentes ? L’effectif du MHSC est déjà de qualité et mériterait d’être amélioré et encore une fois le contexte est différent de Brest et Dijon où le club fait moins envie et où l’effectif change à moitié chaque année. À Montpellier son rôle sera davantage celui d’un manager puisque vous avez des joueurs déjà aguerris. Il sera sans doute plus compliqué pour lui d’inculquer ses valeurs à ces joueurs. Si ça marche, ça va être très beau.

Brest On Air : Sur le court terme, oui. Il aura enfin un effectif adapté à ses envies. Mais sur le moyen terme, le doute est permis. La leçon de son passage à Brest, c’est qu’il lui manque énormément d’ingrédients en tant qu’homme pour être un grand entraîneur. Tactiquement, en revanche ça reste un bon coach et vous ne vous ennuierez probablement pas l’an prochain.

En remerciant nos deux intervenants, on souhaite bien sûr une pleine réussite à Olivier à Montpellier.

 

 

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