Interview

Téji Savanier se confie : « J’ai pleuré pour mon club »

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Téji Savanier sort enfin du silence. Dans un entretien poignant accordé au Midi Libre, le maître à jouer de notre Paillade revient sur les mois les plus sombres de sa carrière. Entre la douleur de la relégation en Ligue 2 et ses vérités sur les tensions internes, le numéro 11 nous livre un témoignage à cœur ouvert.

Le traumatisme profond de la relégation :

Pour l’enfant de la Cité Gély, voir son club de cœur quitter l’élite a été une épreuve insupportable. En effet, Téji Savanier confie avoir vécu la descente comme un véritable deuil personnel. « Dans le vestiaire, je me suis mis à pleurer, comme si j’avais perdu quelqu’un », avoue-t-il avec émotion.

De plus, cette période a été marquée par une hostilité inhabituelle de la part du public de la Mosson. Les sifflets des supporters ont particulièrement touché le meneur de jeu, surtout en présence de ses enfants et de son père. Malgré cette douleur, il affirme comprendre la frustration du public après une saison qu’il qualifie lui-même de « ratée par tout le monde ».

Ses vérités sur Michel Der Zakarian :

L’entretien est aussi l’occasion pour Savanier de répondre aux critiques de son ancien entraîneur. D’abord, il revient sur la polémique de son poids. Michel Der Zakarian lui avait reproché publiquement plusieurs kilos en trop. En revanche, Savanier précise qu’il n’avait que 1,5 kg de surplus, et non 5 ou 6 comme annoncé.

Ensuite, il clarifie l’épisode de sa sortie à Disneyland après une défaite contre le PSG. Le joueur rappelle qu’il avait l’accord du coach à l’époque et déplore que ces reproches ne soient sortis qu’après le départ du technicien. Pour lui, ces attaques personnelles dans la presse n’étaient pas nécessaires, d’autant qu’il conserve une hygiène de vie irréprochable.

« Le coach, c’est quelqu’un de franc » :

Par ailleurs, Savanier a tenu à souligner la qualité de sa relation avec son entraîneur actuel. La veille du match contre Bastia a marqué un tournant. Concrètement, une discussion franche a permis d’harmoniser les attentes du staff et le jeu du capitaine. Le coach lui a notamment demandé plus d’investissement dans les replis défensifs et les appels de balle.

Cette honnêteté réciproque semble être la clé de son renouveau. Savanier apprécie particulièrement la droiture de son technicien. « Il ne se cache pas derrière un micro. C’est quelqu’un de franc que j’apprécie énormément », explique-t-il.En conséquence,

Un plaisir retrouvé sur le terrain :

Heureusement, le ciel s’éclaircit pour le Maestro. Après un début de saison sur le banc, il a su regagner sa place à force de travail. Son but face à Amiens a servi de véritable déclic mental. Désormais, Téji Savanier assure que « le plaisir a repris le dessus ».

Il se réjouit de voir un Montpellier qui correspond à nouveau à son identité guerrière. Toutefois, il reste lucide sur le niveau actuel de l’équipe, classée 8ème. Selon lui, le championnat de Ligue 2 est encore long et la montée reste l’objectif ultime, même s’il faudra corriger certains manques d’efficacité devant le but.

Andy Delort : une amitié plus forte que la chute :

Au milieu de ce chaos, Téji Savanier a pu compter sur son compère de toujours, Andy Delort. Les deux hommes ont vécu ensemble la chute du club en Ligue 2. Pourtant, au-delà du terrain, c’est l’aspect humain qui a primé. Savanier raconte comment il a soutenu Delort, marqué par des problèmes cardiaques et le décès de son père.

« Andy, c’est comme mon frère », explique le milieu montpelliérain. D’ailleurs, il confie avoir dû lui « remettre les idées en place » pour lui éviter de sombrer dans la dépression. Aujourd’hui, alors que Delort tente de se relancer à Ajaccio, Savanier reste à ses côtés. Il assure que si son ami a besoin de lui en Corse, il n’hésitera pas une seconde à faire le déplacement.

Le pacte avec le Président : Pourquoi il a refusé l’Arabie Saoudite :

C’est l’une des révélations majeures de cet entretien : en janvier dernier, Téji Savanier a failli s’envoler pour la Saudi Pro League. À l’époque, un club saoudien lui propose un contrat “impossible à refuser” selon les mots de son entraîneur de l’époque, Jean-Louis Gasset. Si les chiffres étaient vertigineux, le cœur a finalement pris le dessus sur le portefeuille.

Toutefois, malgré l’intérêt concret, le transfert a capoté pour deux raisons majeures. D’une part, des désaccords financiers sont apparus sur le montant de l’indemnité de transfert. D’autre part, le président Laurent Nicollin lui a personnellement demandé de rester pour sauver le club de la relégation. Fidèle à ses valeurs, Savanier a donné son accord pour finir la saison dans l’Hérault.

L’incertitude autour de son avenir :

Enfin, la question de son contrat, qui expire en juin prochain, reste en suspens. À bientôt 34 ans, Savanier n’a encore reçu aucune proposition de prolongation de la part du club. Pourtant, il ne ferme aucune porte. Si le président Laurent Nicollin a besoin de liquidités, il acceptera de discuter d’un éventuel transfert.

En conclusion, Téji Savanier privilégie toujours le cœur. Il se dit heureux d’aider le MHSC, même en Ligue 2. Son avenir s’écrira en concertation avec sa direction, mais une chose est sûre : son amour pour Montpellier reste indéfectible.

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