Parcage Visiteur [MHSC-SB29] : “Notre parcours en LDC relève du rêve”

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C’est une équipe qui joue la Ligue des Champions qui se présente aujourd’hui au Stade de la Mosson. En manque totale de confiance et de points, le MHSC reçoit Brest, à la dynamique complètement inverse, notamment en Europe. Justement, avant la rencontre de cet après-midi, nous avons interrogé Yann du podcast @BrestOnAir qui nous en dit plus sur son club de coeur. 

Bonjour ! Tout d’abord, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour Esprit Paillade et merci de l’invitation ! Yann, je co-anime le podcast BrestOnAir avec deux amis depuis bientôt 6 ans. Autant vous dire que je fais partie des supporters français les plus heureux du moment… Et je vous réponds d’ailleurs sur la route retour depuis Prague !

Avant de parler de Brest, quelle est ta vision de Montpellier, que ce soit de la ville et/ou du club ?

Pour la ville, je dois reconnaître que je ne la connais que trop peu même si j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs pailladins ces derniers mois. J’en ai l’image d’une ville où la vie peut être assez agréable et tranquille, avec le soleil et le rythme de vie du Sud. Ce qui est parfois un piège pour développer la compétitivité de ton effectif. Mais j’espère pouvoir y venir l’an prochain et confronter mes clichés à la réalité !

Sur le MHSC, c’est un club pour lequel je garde une sympathie assez naturelle, qui découle notamment du titre de champion de France acquis en 2011. Néanmoins, cette sympathie se détériore depuis plusieurs saisons et je pense que cela dépasse le seul cadre du supporter brestois. Si on veut être rationnel, j’y trouve 4 explications :
– Le choix des entraîneurs qui ne respirent pas la sympathie et sont même franchement insupportables. Nous avons eu Olivier Dall’Oglio et Michel Der Zakarian à Brest, et même si nous n’oublions pas le positif de leur passage, il faut reconnaître que les deux sont totalement antipathiques. Quand on connaît Olivier Dall’Oglio, on a une seule envie : le voir tirer la gueule en conférence de presse d’après-match.
– Un club qui, globalement, semble en perte de vitesse. Le stade est rarement plein (ndlr : je peux me tromper!), on sent que l’engouement est très limité en dehors du coeur des supporters et on entend surtout parler du MHSC en raison de différents problèmes (sportifs, financiers, relations supporters – dirigeants).
– D’un point de vue brestois, nous n’oublions pas l’accueil qui a été fait à nos supporters l’an dernier avec le caillassage du car brestois à la sortie du stade.
– Enfin, et je suis persuadé que tous les supporters de L1 le pensent, Laurent Nicollin coule Montpellier avec lui. Outre ses décisions sportives, son positionnement dans l’affaire DAZN et son mépris affiché pour les supporters des clubs français sont inacceptables.

Le Stade Brestois vit une saison exceptionnelle avec une campagne de LDC plus que réussie pour le moment. Un rêve éveillé ?

On espérait modestement réussir à gagner au moins un match lors de cette compétition européenne. Après 4 matchs, on en a gagné 3 et on a tenu tête au champion d’Allemagne. Certains pourront dire que nous avons eu de la chance au tirage, mais il convient de rappeler les innombrables échecs des clubs français face à des “petits” clubs européens ces dernières saisons. Surtout, ils méconnaissent la réalité matérielle du Stade Brestois : venez voir les installations des jeunes, le centre d’entraînement, la boutique et même le stade. Brest paraît l’intrus de cette compétition à tout niveau donc oui, ça relève du rêve. Surtout, ça redonne foi dans le football : parfois, l’irrationnel permet de chambouler un petit peu ce monde du football dominé par les mêmes clubs depuis des décennies.

Comment expliquer que Brest, au bord de la relégation il y a quelques années, dispute aujourd’hui les premières places en Ligue des Champions ?

On peut essayer de chercher toutes les explications rationnelles que l’on veut (disposition tactique, bons recrutements, une part de réussite, club sain avec une ambiance propice au travail), il faut reconnaître qu’il y aura toujours une dose d’inexplicable. Le symbole de ceci c’est Eric Roy : après 11 ans sans entraîner, il débarque à Brest avec une mission sauvetage. Il la réussit brillamment et est reconduit pour mener la même équipe au maintien la saison suivante. Résultat : top 3, un classement qui est logique tant Brest a été constant et impressionnant la saison passée. Avec la même équipe que celle qui prend 7-0 contre Montpellier quelques semaines avant l’arrivée d’Eric Roy…

Justement, le point de départ n’est-il pas le 7-0 encaissé à domicile face au MHSC en 2022 ?

C’est difficile à dire parce que la reconstruction brestoise ne s’est pas faite du jour au lendemain. Mais le match en question a sûrement joué un rôle, déjà parce qu’il a précipité la fin du mandat de Michel Der Zakarian et probablement parce qu’il a piqué l’égo de certains joueurs. En outre, il a paradoxalement permis de consolider le lien entre les joueurs et le public : le stade n’a pas sifflé, le stade ne s’est pas vidé, en dépit du score. Les supporters sont restés jusqu’au bout et ont encouragé l’équipe, ce qui a été reconnu. Le message était clair et il vaut encore aujourd’hui : on sera jusqu’au bout derrière cette équipe. Je crois qu’ils nous le rendent assez bien pour l’heure !

Penses-tu que le Stade Brestois pourra concilier Ligue 1 et Ligue de Champions durant toute la saison ?

Tout dépend de l’objectif ! Brest ne pourra pas reviser un podium, c’est évident. Même un top 6 paraît ambitieux. Un top 8-9… A titre personnel, je considère que cela doit être un objectif. C’est encore plus le cas maintenant que tu es qualifié (à 99%) pour la phase suivante en Ligue des Champions. Officiellement, le club fixe un seul objectif : le maintien. Si on se réfère à celui-ci, Brest a l’effectif pour – tant en quantité qu’en qualité. Je pense que, dans l’ensemble, l’effectif brestois est meilleur que l’an passé, il est plus complet et le niveau du banc est bien au-dessus. Maintenant, il faut bien intégrer les nouveaux et compenser certaines baisses de formes logiques.
Au-delà de l’aspect physique, c’est l’aspect mental qui m’interroge. Quand on voit l’influx émotionnel que nous, simples supporters, mettons dans les matchs de Coupe d’Europe… on se demande comment certains font pour être motivés le week-end. Mais ils le sont globalement, grâce à une gestion d’effectif exemplaire de la part d’Eric Roy. Espérons que cela perdure !

Ainsi, quels sont les objectifs de Brest pour cette saison ?

Comme dit, officiellement c’est le maintien et juste prendre du plaisir en LDC. De mon côté, j’espère un top 8-9 et du plaisir en LDC. Le match contre Montpellier peut d’ailleurs être un premier tournant : en cas de défaite, Brest sera dans le groupe des équipes qui vont jouer pour être entre la 11ème et la 15ème place. On espère donc les 3 points !

De quel(s) joueur(s) du MHSC te méfies-tu en tant que supporter adverse ?

C’est difficile à dire parce que les talents individuels de MHSC semblent en perdition et en manque total de confiance. En l’absence de Teji Savanier, je vais partir sur Arnaud Nordin qui me semble être un très bon joueur lorsque dans des bonnes dispositions. Et il sera face à notre latéral gauche, poste où l’on peine un peu (Amavi ou Haïdara)…

Enfin, un petit pronostic pour la rencontre ?

Je reste optimiste et je pars sur une victoire brestoise 2-1.

 

Un grand merci à Yann d’avoir répondu à toutes nos questions et pour la qualité de ses réponses, n’hésitez pas à aller suivre le compte @BrestOnAir. De notre côté, nous nous retrouvons après la trêve pour discuter avec un supporter stéphanois. Bon match à tous !

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