Laurent Nicollin s’est exprimé par l’intermédiaire du journal L’Équipe. Le président du MHSC défend le président de la Ligue de football professionnel Vincent Labrune, malgré les nombreuses critiques relatives à son bilan.
« Cela m’a fait un choc »
Quand Laurent Nicollin a pris connaissance des revenus liés au droits TV pour la période 2024-2029, la révélation a été dure à digérer :
Sur le volet des droits télé, on est partis sur la même base que lors des saisons passées, en espérant gagner un peu plus d’argent une fois les négociations pour la période 2024-2029 terminées. On n’envisageait pas une perte. Alors quand les droits télé sont tombés, et que je dois composer avec 7 M€ au lieu des 19,5 M€ budgétés, cela m’a fait un choc.
Ainsi, pour résister et survivre financièrement, Laurent Nicollin compte sur une baisse à long terme des salaires :
L’économie principale se fera sur la masse salariale, mais c’est un processus sur deux ou trois saisons, cela ne va pas se régler sur deux mois. On va proposer des salaires moins importants, intégrer plus de jeunes. C’est le seul levier possible […] Il faut faire comprendre aux entourages et aux joueurs qu’ils seront moins payés. Le joueur « moyen plus » ne peut plus avoir la même rémunération. Et restructurer ta masse salariale, cela passe par des départs, et cela ne se fait pas en deux mois. On a ciblé deux-trois joueurs à recruter, tout est calé, mais sans départ…
Laurent Nicollin défend coûte que coûte Vincent Labrune
Le président assume prendre une nouvelle fois la défense de Vincent Labrune, malgré les critiques à son égard :
Mais on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il a fait plus de bonnes choses que de mauvaises.
Pour lui, toutes les critiques adressées au président de la LFP ne sont pas justifiées :
Tout n’est pas de sa faute. Maintenant, DAZN est là, beIN est là, donc pardonnez-moi de faire de la Realpolitik, mais on ne va pas inventer des « Si untel avait négocié avec Canal+ etc » ».
De surcroît, selon lui, le football français « a eu beaucoup de chance » d’avoir Vincent Labrune à sa tête. Le 10 septembre prochain, une élection se tiendra pour choisir le nouveau président de la LFP. Vincent Labrune est considéré comme le favori, malgré la présence d’autres candidats déclarés. Laurent Nicollin ne voit cependant pas de changement majeur à venir, quel que soit le résultat de l’élection :
Le système va être le même, et je ne vois pas un nouveau guide arriver et inventer une fontaine à eau chaude ». Que le prochain président soit Labrune, « Zézette ou Popol », il devra composer avec la situation économique actuelle des trois ou quatre prochaines années.
En outre, il a souligné l’importance de l’ancien patron de l’Olympique de Marseille dans plusieurs dossiers clés :
Quand il y a eu Mediapro, il a bien géré avec l’État pendant les difficultés post-Covid, il a géré de main de maître CVC*, on était très content d’avoir cette manne. Sans lui, on courait à la catastrophe »
* CVC Capital Partners est un fonds d’investissement luxembourgeois. Il s’est engagé à verser 1,5 milliard d’euros à la LFP. En contrepartie, celle-ci lui a cédé, sans limitation de durée, 13 % des revenus.
Concernant le contrat actuel avec DAZN, il encourage le public à « arrêter le DAZN bashing« . Répondant à ceux qui trouvent l’abonnement trop cher, il a comparé le coût de l’abonnement au prix d’un dîner au restaurant :
30€, c’est le prix d’un restau un vendredi soir. Donc cela fait un vendredi dans le mois, sur quatre, où tu ne vas pas au restau pour te payer ton abonnement DAZN. »
Ce n’est pas la première fois que Laurent Nicollin s’exprime sur le prix des abonnements DAZN. Auprès du journal Le Parisien, il assumait sa position :
Est-ce que je comprends l’indignation autour de ce tarif ? Indignation, oui, mais c’est plus cher en Italie, en Espagne, en Allemagne ou en Angleterre. On est dans un pays de liberté, le mec qui peut s’abonner le fait, celui qui ne peut pas ne le fait pas. A un moment donné, si c’est cher pour certains, c’est l’offre et la demande. On ne fait pas sortir les gens dans la rue avec un fusil en leur disant de s’abonner à DAZN ! Après, c’est très français de critiquer, mais si vous n’avez que ça à foutre… Quand je vais au restaurant, si ce n’est pas bon je ne dis pas que je n’aime pas, je ne vais pas écrire des notes, des trucs…
Une façon à lui de « relativiser » le coût et d’inciter les amateurs de football à supporter le diffuseur.