L’arrivée de Michel Der Zakarian a totalement changé la saison de Montpellier. En difficulté avec Dall’Oglio et Pitau, le MHSC est invaincu depuis le retour d’MDZ sur les bords de la Mosson. Le coach montpelliérain a redonné confiance au club héraultais qui est invaincu depuis sa prise de fonction avec un excellent bilan de cinq victoires pour deux nuls. Le MHSC a confirmé ses bonnes dispositions le week-end dernier, en tenant tête à l’Olympique de Marseille (1-1) au stade Vélodrome. Onzième avec onze points d’avance sur le premier relégable, le MHSC a encore besoin de quelques points supplémentaires pour assurer sa place dans l’élite du foot français. Les hommes d’MDZ veulent enchaîner devant leur public de la Mosson face à Toulouse. Ce derby de L’Occitanie est pour nous, l’occasion de découvrir ce que devient l’un des joueurs emblématiques de notre chère Ligue des talents : Fodé Mansaré !
Ses débuts avec le MHSC
Originaire de Guinée, le jeune Fodé Mansaré commence à jouer au football dans les rues de son quartier. Rapide, percutant et doué balle au pied, le jeune attaquant attire rapidement l’attention des observateurs locaux. Fodé ne tarde pas à rejoindre le centre de formation de l’une des équipes phare du championnat nationale, l’Atlético Coleah. À l’âge de 15 ans, Mansaré quitte le continent Africain pour rejoindre la France. Le début de son aventure européenne. Le jeune attaquant atterrit sur l’île de Beauté et rejoint le centre de formation du Gazélec Ajaccio. Pourvoyeur de jeunes talents, le MHSC enregistre dans ses rangs, l’arrivée du jeune et talentueux Fodé Mansaré à l’été 99. Sur les bords de la Mosson, le jeune ailier intègre le centre de formation du club héraultais.
J’étais en Corse au Gazélec Ajaccio. On avait rencontré Montpellier en jeunes. Il y avait plusieurs clubs qui voulaient que j’intègre leur centre de formation. Lyon me voulait, Marseille aussi car Anigo me voulait à tout prix. Et à Montpellier avec Fleury Di Nallo, c’est le club qui m’a le plus convaincu, ils étaient à fond pour que je vienne.
Au sein du club, Mansaré va monter les échelons étape par étape. Sans jamais être surclassé mais avec toujours un rôle très important, il devient un joueur cadre dans chaque catégorie. Il sera récompensé pour ces performances à l’âge de 20 ans avec la signature de son premier contrat professionnel. Rapide sur le terrain, Fodé va également l’être dans son adaptation. Dans un style de jeu tout en percussion et en vivacité, le jeune homme se fond naturellement dans le plan de jeu instauré par l’entraîneur de l’époque, Michel Mézy. La Mosson adopte très vite ce garçon au charisme naturel, toujours souriant et capable de belles fulgurances balle au pied.
Sa capacité à déposer les défenses grâce à ses accélérations en fait un joker offensif très efficace. L’international guinéen va devenir au fil des saisons un joueur indispensable, soit aux côtés de Toifilou Maoulida et Habib Bamogo dans une attaque à deux ou soit sur les ailes pour apporter sa conduite de balle et sa rapidité.
Il y a Habib Bamogo, Thierry Gathuessi, Toifilou Maoulida… Il y avait beaucoup de joueurs avec qui j’ai aimé jouer. Je ne vais pas tous les citer. C’était quelque chose de spécial et d’inoubliable parce qu’à cette époque-là, il y avait des joueurs incroyables, des jeunes de talent quand on était au centre.
Formé au club, le virevoltant milieu gauche aura été le symbole de toute une génération. Lors de son passage au MHSC, le gamin de Conakry laissera l’image d’une joueur tranchant à la facilité technique déconcertante mais ne brillant que par intermittence. Avec 15 buts au compteur en 127 matchs sous la tunique orange et bleu, Fodé Mansaré tape dans l’oeil du Téfécé qui le recrutera au mois de juin 2005. Marqué par sa relation avec Loulou Nicollin, Fodé Mansaré garde un souvenir impérissable de son passage à Montpellier.
C’est ma relation avec Louis Nicollin. Il m’a pris comme son fils. Il m’a tout donné. Il m’a vraiment aimé et les supporters montpelliérains aussi. Je ne l’oublierai jamais. Montpellier, c’est chez moi, lâche-t-il. Quand je jouais là-bas, le président me donnait les maillots que je ramenais au pays. Aujourd’hui encore, je l’appelle et il m’en donne !
La vie en rose
En juin 2005, Fodé Mansaré retrouve la Ligue 1 en signant au MHSC. Une évidence pour un joueur désireux de relancer une carrière en perte de vitesse. Après des débuts assez timides, Fodé s’impose rapidement comme un titulaire en puissance dans le couloir gauche de l’équipe toulousaine. Vitesse, explosivité et précision, il avait toutes les qualités d’un joueur qui aurait pu penser à ses statistiques avant le collectif, mais ce dernier passait avant tout le reste pour l’homme aussi pieux qu’il est humble.
le Guinéen brille néanmoins par son irrégularité, qui en déconcerte plus d’un. Capable d’illuminer un match d’un dribble prodigieux comme de rater la plus élémentaire des passes, le gamin de Conakry affiche des stats faméliques pour un ailier (26 buts et 19 passes décisives en 282 matchs, toutes compétitions confondues). En revanche personne n’oubliera son slalom incroyable face au PSG, en 2007, conclu d’une frappe qui fait ficelle.
Il fait quand même partie des plus beaux buts du championnat français. J’étais pas parti pour marquer le but, puis j’en passe un, deux, trois, quatre… Mais le plus magnifique pour moi, c’est que je marque du droit.
Toujours aussi combatif et si le plaisir jouer est toujours présent, les buts se font attendre. Il rentre de moins en moins dans les plans de l’entraîneur et l’arrivée de Franck Tabanou en 2009, le pousse peu à peu vers le banc de touche. En mai 2011, quelques semaines avant la fin de son contrat avec le TFC, Fodé Mansaré est victime d’une rupture du ligament antérieur du genou droit. Bien qu’il ait demandé une prolongation de contrat de la part de son club, ce dernier ne prolongera pas son contrat à l’issue de cette saison.
À la recherche d’un nouveau projet sportif, le guinéen retrouvera un nouveau point de chute en août 2013 en signant avec le CP Cacereño, pensionnaire de troisième division espagnole.
Je me suis soigné ici, au club. Pendant ma convalescence, le président Olivier Sadran a mis à ma disposition les kinés et les membres du club […] Il m’a fallu presque une année pour retrouver l’intégralité de mes moyens physiques. J’ai eu des propositions, mais je n’étais pas prêt à accepter n’importe quoi, notamment sur le plan financier. Je m’entretenais physiquement avec Luzenac et je pouvais même signer avec eux, car je suis proche du président, Jérôme Ducros. Finalement, à l’été 2013, je suis parti en Espagne, à Cacereño en troisième division, avec mon compatriote Ibrahima Bangoura. J’ai disputé deux match, car l’entraîneur avait ses chouchous. Il percevait une partie des salaires de certains joueurs en échange de leur titularisation. Mais, pour ma part, j’ai quitté le club en janvier dernier, car les dirigeants n’ont pas tenu parole sur le plan financier. Sur le terrain et à l’entraînement, j’entretenais de très bons rapports avec mes partenaires et le public était complètement fou de moi.
Je suis actuellement à Conakry et tout se passe bien. Je m’implique beaucoup dans le football local. Je suis actuellement coprésident de l’Etoile de Guinée, une équipe qui est en deuxième division. Et je suis propriétaire et président de Guinée Foot élite, un club que j’ai racheté au moment de sa descente en National. Les deux équipes évoluent à Conakry. Par ailleurs, nous avons aussi monté des équipes féminines. Elles sont plus de 300 aujourd’hui et nous en avons profité pour les scolariser en école privée. Certaines sont même en équipe nationale.
Je travaille avec des gens pour essayer de créer des liens entre les clubs européens et l’académie mais c’est très difficile. Même pour les clubs en Afrique, c’est difficile de créer des liens avec l’Europe. On essaie que les jeunes avancent et même en Afrique, ils peuvent s’en sortir.
Je pense que c’est quelque chose qui fait plaisir. La confiance qu’ils ont portée en moi, c’est cette confiance que je dois restituer. Donc, c’est quelque chose qui est nouveau pour moi comme on dit il y a une première à tout. Quel que soit le problème, quel que soit le niveau, quand il s’agit du pays, je pense qu’il n’y a pas de niveau. On cherche à rendre tout cela à l’équipe nationale, junior cadet même si c’était les moins de 7 ans. Ça m’a énormément fait plaisir. parce qu’il y en a beaucoup qui aimeraient être à ma place. Donc, je remercie déjà les autorités par rapport à la nomination parce qu’elles ont pensé à moi.
Oui je suis la Ligue 1. En ce moment, ils gagnent des matchs. Heureusement car il y en a quatre qui descendent. Il fallait se remettre en question pour gagner des matchs et remonter au classement. Dans cette situation, il faut faire plus d’efforts, courir deux fois plus pour être solide derrière et réaliste devant. Il faut aussi être plus tueur pour marquer. Moi, je suis Montpellier, je ne suis jamais passé à d’autres clubs. Montpellier, c’est la famille !
